david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

vendredi 23 août 2013

Corruption : le bon grain et l'ivraie



    Que sont ces temps corrompus annoncés fièrement en haut de cette page?
    Avant d'établir une nécessaire distinction,  je dois ouvrir une parenthése : une complète compréhension du sujet exigerait l'étude et la discussion préalables du traité d'Aristote De la génération et de la corruption ( Péri geneseos kai phtoras ), mais ce travail nous entraînerait peut-être vers d'autres rivages, donc je ferme cette parenthèse pour en revenir à ce qu'il faut distinguer.
     Le psittacisme politico-médiatique nous brise quotidiennement les oreilles avec de furieuses dénonciations de la corruption, qui souille le plus souvent des contrées exotiques dont les productions de faible coût font le bonheur du citoyen occidental.
    Cette corruption recouvre diverses actions, dont certaines sont criminelles ( extorsion de fonds par des fonctionnaires) , d'autres parfaitement légitimes (échange de services, tels que vente d'autorisation administrative ou commission versée lors de la passation d'un marché).
    Si les actions criminelles doivent être traitées comme telles, et ne sont jetées dans la catégorie corruption que par le principe d'amalgame créateur de pseudo-information scandaleuse, la "corruption légitime" a été analysée et justifiée par de nombreux économistes et philosophes ( cf. les travaux de Murray Rothbard, Walter Block, Pierre Lemieux et alii, auxquels je renvoie le lecteur, et même la lectrice ), et nous pouvons nous étonner qu'elle soit l'objet de tant d'imprécations et de lois coercitives, scélérates et d'inspiration totalitaire.
    La raison de cette haine vient du fait que ces services ( échanges volontaires en êtres humains...) sont justement rétribués, et qu'ils le sont le plus souvent en argent liquide , et toujours selon une méthode d'une grande discrétion – pour le dire clairement, l'argent de la "corruption" échappe à l'impôt. C'est là la véritable raison de la sorte de guerre menée contre la "corruption" par les gens de l'Etat, dont la cupidité est relayée par des "ONG" auxiliaires de basse police fiscale, et l'habituelle cohorte de laquais de presse dont les délations naissent de l'envie et de la jalousie emplissant leurs âmes putrides.
   Cette saine corruption ne provoque en rien la corruption des temps qui sont les nôtres; pour ceux-ci, j'ouvre mon fidèle Littré et lis :" corruption : altération du langage, du goût".J'ajouterai : du sens.
  Cette altération entraîne une dégradation, qui est la pénultième étape conduisant à la destruction.
  Nos temps en sont aujourd'hui au second stade, et commencent d'entamer le dernier.
  L'ambition de cette chronique est de dire ce qui a déjà été détruit et ce qui est en train de se détruire, quand il ne restera rien, rien qui mérite d'être dit, et plus de langue pour le dire, elle se taira.

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