david in winter

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Editeur. Ecrivain. Dilettante

mardi 24 mars 2015

Poil et souveraineté

       

    Depuis plus d'un demi-siécle que j'observe, avec plus ou moins d'acuité et de pertinence, la marche du monde, et que j'ai vu totalement  disparaître une société dans laquelle demeuraient encore, malgrè l'abjection démocratique (et républicaine) régnante, quelques vestiges d'une civilisation, l'une des plus surprenantes mutations qui se soient produite est l'abolition de la souveraineté de l'Etat français.
    Les attributs essentiels de la souveraineté sont, rappelons-le, le droit exclusif de rendre la justice, de faire des lois et de battre monnaie.
    Or il se trouve aujourd'hui que, par la grâce de traités ou accords conclus assez subrepticement ( et lorsque l'on demanda, une seule fois, au peuple de se prononcer sur un tel traité, il le rejeta, volonté nettement exprimée que de petites ruses permirent de bafouer), tout arrêt rendu par une cour supérieure française peut être cassé par une cour dite européenne, qu'il en est de même pour les lois votées par le Parlement et quant à la monnaie, pfuitt!, le franc a disparu.
   C'est tout-à-fait curieux.
   Mais la souveraineté, elle, n'a pas disparu, elle a été peu à peu accaparée par des individus membres de divers organismes dont la définition floue des compétences est propice à l'extension de leurs pouvoirs, individus au mode de recrutement fort opaque, et dont l'identité est inconnue du peuple qui leur a abandonné son ancienne souveraineté (expériencefacile: demandez dans votre entourage les noms de ces magistrats supérieurs à nos juges et législateurs...).
    Certes, quelques individus passéistes ont remarqué cet évanouissement de la souveraineté nationale, et ont même émis des protestations, fondé des partis etc., leur peu de succès montre que c'est là un sujet dont le peuple ne se soucie guère.
   Comme il n'est pas dans mes habitudes d'aller contre le vent dominant, le sens de l'histoire et la marche de l'inéluctable, passons donc à plus intéressant.
    Après des recherches longues et, jusqu'à hier, infructueuses, j'ai enfin trouvé le texte de l' Histoire des amours du grand Alcandre, bref roman à clef –Alcandre est Henri IV—attribué  à Louise-Marguerite de Lorraine, princesse de Conty, ou au duc de Bellegarde, grand Ecuyer de France, qui est inclus dans le volume juste par moi acquis intitulé  Recueil de diverses pièces servant à l'histoire de Henry III, Roy de France et de Pologne (1693, chez Pierre du Marteau, à Cologne –en fait, Amsterdam, Marteau ou du Marteau étant un leurre maintes fois utilisé par maints imprimeurs, bataves ou autres).
    Ne paraphrasons point mille aventures galantes, et venons-en au fait qui a éloigné de mes préoccupations les pauvres affaires  de l'an 2015.
   Lors des guerres civiles, vers 1592, une dame Françoise de Babou de la Bourdaisière, mère de Gabrielle d'Estrée, maîtresse d'Henri IV,  fut massacrée par la populace d'Issoire, et son cadavre dépouillé de ses vêtements. Et... –je cite:
   "elle fut trouvée ayant le poil honteux distingué & tressé de petits rubans de soye de toutes couleurs, au rapport d'un homme d'honneur, amy très-confident de la maison d'Estrée."
    Cette charmante décoration intime était-elle alors fort répandue parmi les Dames de la Cour?
   Je saute dans ma time machine (inventée par H. G. Wells), et vais m'informer de visu.

lundi 16 mars 2015

Des dangers de l'exhibitionnisme, jadis et aujourd'hui

       

         J'emprunte aux Mémoires-Journaux de Pierre de L'Estoile (en en respectant l'orthographe) le récit d'une mésaventure survenue à un magistrat parisien  au mois de juin de l'an de grâce 1605.
      "En ce mois, advint qu'un jeune Conseiller de la Cour, de fort amoureuse manière, mais qui, pour se faire aimer des dames, tenait une procédure un peu bien vilaine et bien orde, leur faisant ordinairement monstre de ses pièces principales pour les mettre en rut et en appétit, le voulant pratiquer à l'endroit d'une jeune et belle Dame des fauxbourgs S.-Germain, vis-à-vis de laquelle il étoit logé, et lui faisant monstre de sa marchandise par une fenestre qui respondoit droit à la sienne, fust tiré d'une arbalète à jalet (*), dont le coup donna droit à la tête de son katz (**) : ce qui l'offensa tellement qu'il en fut long-temps à la litière."
    On fit aussitôt abondance de vers, que L'Estoile qualifie de drolleries, voici un quatrain extrait de la Requeste présentée par la Damoiselle, femme du Conseiller, qui se prétendoit intéressée en la principale pièce de son mari:
    "Mesdames, c'est à vous à supporter ma cause:
      Ce vit, par charité, vous fera quelque bien.
      Si aviez  essaié que peult ce maistre Chose,
      Pour le ressusciter vous n'espargneriez rien!"

      En l'an de misère républicaine 2014, il arriva que le directeur d'une école laïque et citoyenne, eut, séant dans son bureau, l'idée de se distraire de ses stressants labeurs en regardant sur son ordinateur de fonction ces coquineries que diffuse internet à l'usage des enfançons; ce spectacle l'émoustilla, et il commit le péché d'Onan.
    Las, il avait oublié que nul voilage ne protégeait les fenêtres de son antre, et le malheur voulut que, de l'autre côté de la rue, par une fenêtre qui répondait droit aux siennes, une sèche bigote surprit le divertissement de l'imprudent fonctionnaire. Offusquée, et même traumatisée, la dame s'empressa, selon la coutume du jour, d'aller porter plainte à la maréchaussée. Vite appréhendé , et vite traîné devant d'austères juges, le criminel fut tout aussi vite (en de telles affaires la Justice ne lambine pas) condamné à une forte amende, quelques mois de prison (avec sursis), et une obligation de soins  --car, selon les principes les plus modernes, toute conduite dite délictueuse est désormais assimilée à une maladie.
      Un acte qui, jadis, ne faisait qu'inspirer les poètes expose aujourd'hui son auteur aux peines les plus infâmantes (et d'esprit totalitaire) – mais les Droits de l'Homme sont passés par là.

  PS- Sur le même sujet, on relira avec profit l'excellent Article 330 de mon cher Courteline.
      
 (*) : "qui tire des balles & de gros traists appelés matras" (Dictionnaire de Trévoux).
(**) ce mot signifie vit; orthographié de diverses manières, il est fréquent au XVIe siécle, puis disparaît peu à peu.
  

mercredi 11 mars 2015

Rions avec les petits ambitieux (et gros dépensiers)

      

    Ce matin, dans notre boîte aux lettres, un premier flot (deux documents) de professions de foi de candidats à un prochain jeu électoral.
    Lisons.
    Les candidats du premier lot proclament, je cite :
   " Des élus de terrain au service de tous.
     Ensemble pour un nouvel élan.
     Nous sommes disponibles et à votre écoute."
     Et, plus concrétement, que proposent-ils?
     Eh bien, ils imitent de Conrart le prudent silence mais, charitablement, fournissent la règle du jeu, m'apprenant que "nous (électeurs, citoyens, démocrates, etc.) devons (je souligne) choisir un binôme paritaire , soit un homme et une femme."
    Et les transgenres? Pas de trinôme m'obligeant à choisir (sic) pour les transgenres?
    Je sens que mon désir (faible) de participer à cette pantalonnade en glissant dans une urne un petit papier commence à s'effriter.
    Au tour du deuxième lot, beaucoup plus prolixe.
    Ces deux binômes-là sont bien décidés à me "faciliter la vie au quotidien".
    Pour parvenir à ce noble dessein, ils s'engagent à (enfin "proposent de") "conjuguer le meilleur de la ruralité et de la modernité", "défendre nos valeurs, promouvoir le mieux vivre ensemble", "faire de la politique pour servir" et "travailler de façon constructive et bienveillante", ceci accompagné d'un joyeux smiley, mais dans le texte qui suit le "bienveillante" est remplacé par "collective".
    Figure aussi l'habituel engagement de ne pas augmenter les impôts locaux, suivis d'une liste de propositions (en faveur des parents, des enfants, des vieillards, des chômeurs, des "plus fragiles" et de la quasi-totalité de l'espèce humaine) qui ne pourraient être mises en œuvre que grâce à une forte augmentation des taxes, cotisations forcées, contributions etc.
    Quelques uns de ces binômistes sont des élus sortants; ils se sont fait remarquer par une manie dépensière frénétique, agissant avec constance à l'opposé des convictions qu'ils expriment lorsque vous papotez avec eux (et se justifiant au besoin d'un lâche : "hélas, on ne peut pas faire autrement").
     Ces deux lots ne sont qu'une avant-garde, donc : à suivre.

mercredi 4 mars 2015

Islam : une mauvaise idée de Président, et une bonne idée ancienne

     

      --Ah ben, vla aut'chose! s'écria un récent matin ce maître de la langue touittée qu'est Président. Vla que j'ouïs dire qu'y aurait un probléme avec mes sujets mahométans.
    Et il appela Premier Commis pour trouver une solution, à diffuser dés le lendemain aux JT et sur les réseaux sociaux.
    Des sous-commis furent convoqués, avec des experts, spécialistes et chercheurs, et, quelques verres plus tard, Président agréa la proposition de créer une Fondation de l'Islam gaulois (qui redondait avec un certain nombre de bidules déjà existants, mais au diable l'avarice!), dont les objectifs se résumaient à la certitude que sa seule création résoudrait le problème matinal et présidentiel.
    La Fondation fut aussitôt dotée d'un budget grassouillet, et Président ne douta point qu'ayant à distribuer des sous, des places, des sous, des décorations, et encore des sous, il n'attirât sous son aile protectrice jusqu'aux plus turbulents des sectateurs de Mahomet.
    Certes, il est fort probable que, sur une population de quatre ou cinq millions d'individus, il puisse s'en trouver quelques milliers pour se précipiter afin de recueillir les largesses allégrement dispensées, et ainsi permettre à Président, et ses commis, de se féliciter (aux JT etc.) de l'incontestable succès de l'entreprise.
    Il est également probable qu'un certain nombre de mahométans regarderont avec suspicion une structure créée par des infidèles (dont certains se disent même ouvertement athées, ce qui est un abominable blasphème aux yeux d'Allah) et traiteront de vils collaborateurs leurs correligionnaires qui y participeraient.
    Il est même possible que ces vrais croyants manifestent leur hostilité à la trouvaille présidentielle de manière radicale –qui vivra verra.
    Mais ce qui est sûr, c'est que par sa nature même la solution présidentielle ne résoudra rien.
     Pourtant, il existe une solution, d'invention ancienne : convertir les mahométans à la religion qui fut, durant près de deux millénaires, celle de tous les Français (et Françaises).
     Il suffit pour cela d'envoyer des missionnaires (les jésuites seraient parfaits pour cette tâche) dans des quartiers géographiquement proches mais fort éloignés par les mœurs.
    Et que Président se rassure : de telles expéditions auraient un coût, et seraient donc une nouvelle occasion de dépenser.
    Enfin, pour accélérer le rythme des conversions, il ne serait pas inutile de faire accompagner les bons pères par quelques compagnies de dragons.

   P.S. Sur l'efficacité, remarquable, des mesures prises par Louis XIV pour débarrasser le Royaume des hérétiques , lire Apologie de Louis XIV et de son Conseil sur la révocation de l'Edit de Nantes publié sous le voile de l'anonyme, mais de l'abbé de Caveirac (sans lieu, 1758), qui détruit beaucoup de mensonges propagés par les historiens républicains.